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Encyclopædia of Gay and Lesbian Popular Culture

A Paris, l’Eglise catholique exploitait 3000 bordels et 40000 prostituées : mères célibataires, vierges violées, veuves ou répudiées

19 Décembre 2017, 11:30am

Publié par Daniel Hubinon

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On ne peut traverser le pont d'Avignon sans rencontrer deux moines, deux ânes et deux putains.

Adage médiéval

Crédits : IAM/ World History Archive/ AKG-images  Cette gravure du XVIe siècle représente des prostituées et un client dans un prostibulum, c'est-à-dire une maison publique créée par les autorités municipales pour encadrer la prostitution au Moyen Âge. Un bouffon, à droite, se cache les yeux pour ne pas voir la scène. Gravure tirée de l'ouvrage d'Eduard Fuchs, Illustrierte Sittengeschichte Renaissance, Verlag Albert Langen, Munich, 1909.

Crédits : IAM/ World History Archive/ AKG-images Cette gravure du XVIe siècle représente des prostituées et un client dans un prostibulum, c'est-à-dire une maison publique créée par les autorités municipales pour encadrer la prostitution au Moyen Âge. Un bouffon, à droite, se cache les yeux pour ne pas voir la scène. Gravure tirée de l'ouvrage d'Eduard Fuchs, Illustrierte Sittengeschichte Renaissance, Verlag Albert Langen, Munich, 1909.

A la fin du Moyen Age, la prostitution a droit de cité : acceptée et légalisée, elle devient même une profession à part entière. Toutes les grandes villes possèdent leur quartier réservé.

Quand on se demande quelle pouvait être la vie des prostituées du Moyen-Âge, on s'en remet aux archives judiciaires pour enquêter sur les moeurs sexuelles de l'époque, mais aussi aux archives des bordels municipaux

Pour comprendre la place de la prostitution en Occident durant la période médiévale, il est nécessaire d’intégrer les questions sociales, humaines et conceptuelles qui traversent la mentalité médiévale. Les femmes vivant de leur corps ont longtemps été associées à la marginalité, au même titre que les juifs, hérétiques, sodomites et toutes les minorités exclues de la société médiévale. Cependant, cette conception accommodante de la prostitution s’avère être fausse. L’intégration des prostituées au sein de la société médiévale est réelle, bien qu’elle ne se soit pas déroulé de manière lisse. En effet, c’est un phénomène complexe qui traverse le second Moyen Âge tiraillé entre condamnations et compréhensions. Cette histoire des amours vénales nous permet alors, de comprendre l’omniprésence de la vénalité, la complexité de ses pratiques et l’intégration sociale des prostituées.

A Paris, l’Eglise catholique exploitait 3000 bordels et 40000 prostituées : mères célibataires, vierges violées, veuves ou répudiées

H. BRESC, « La prostitution médiévale en Méditerranée occidentale. De la liberté à l’enfermement », in C. Veauvy, M. Rollinde & M. Azzoug dir., Les Femmes entre violences et stratégies de liberté. Maghreb et Europe du Sud, Bouchène, Saint-Denis, 2004

C. CHAUVIN, Les Chrétiens et la Prostitution, Cerf, Paris, 1983

B. GEREMEK, Les Marginaux parisiens aux XIVe et XVe siècles, Flammarion, Paris, 1976

A. LE BRAS-CHOPARD, Le Masculin, le Sexuel et le Politique, Plon, Paris, 2004

J. LE GOFF & N. TRUONG, Une Histoire du corps au Moyen Âge, Liana Levi, Paris, 2003

A. MAUGÈRE, Les Politiques de la prostitution du Moyen Âge au XXIe siècle, Dalloz, Paris, 2009

G. PHETERSON, Le Prisme de la prostitution, L’Harmattan, Paris, 2001

J. ROSSIAUD, La Prostitution médiévale, Flammarion, Paris, 1988

J. ROSSIAUD, Amours vénales. La prostitution en Occident. XIIe-XVIe siècle, Aubier, Paris, 2010

P. TABET, « Du Don au Tarif. Les relations sexuelles impliquant une compensation », in Les Temps modernes, no 490, pp. 1-53, 1987.

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