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Encyclopædia of Gay and Lesbian Popular Culture

México de Colores - Cours de Danzón avec des hauts-talons - hommes

20 Novembre 2021, 20:40pm

Publié par Last Night in Orient - LNO ©

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Bola de Nieve

20 Novembre 2021, 05:00am

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Ernesto Lecuona

20 Novembre 2021, 02:37am

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Homosexualité au Mexique - Le Bal des 41

7 Novembre 2021, 03:36am

Publié par Last Night in Orient - LNO ©

Le scandale le plus éclatant des xixe et xxe siècles fut le dénommé « Bal des quarante et un » ou « Bal des quarante et un maricones » (insulte désignant les homosexuels). Il fait référence à une descente de police effectuée le , sous la présidence de Porfirio Díaz. La descente, réalisée dans la rue de la Paix (aujourd'hui rue Ezequiel Montes), était dirigée contre un bal d'hommes qui se déroulait dans une habitation de particuliers, où 22 étaient habillés en hommes et 19 étaient habillés en femmes. La presse mexicaine s'est repue de la nouvelle, malgré les efforts du gouvernement pour étouffer l'affaire, en raison de l'appartenance des hommes arrêtés aux classes élevées de la société porfirienne. La liste des noms des personnes arrêtées ne fut jamais révélée.

« La nuit de dimanche, la police surprit dans une maison annexe du no 4 rue de la Paix, un bal où 41 hommes seuls s'avéraient travestis. Parmi quelques-uns de ces individus on reconnut les poulets qu'on voit passer de jour le long de Plateros. Ceux-ci revêtaient de très élégants habits de dames, ils portaient des perruques, de faux seins, des boucles d'oreilles, des pantoufles brodées et avaient sur le visage du noir aux yeux et du rouge sur les joues. Lorsque la nouvelle s'est répandue sur les boulevards, elle a donné lieu à toute sorte de commentaires réprouvant la conduite de ces individus. Nous ne donnons pas à nos lecteurs plus de détails, car ils sont répugnants au plus haut point. ».

La rumeur a immédiatement enflé, sans jamais être confirmée ou niée, selon laquelle en réalité les détenus auraient été au nombre de 42, le quarante-deuxième étant le beau-fils de Porfirio Díaz, Ignacio de la Torre, à qui l'on aurait permis de fuir. Bien que la descente n'ait pas eu de prétexte légal et ait été complètement arbitraire, les 41 prisonniers furent engagés de force dans l'armée :

 

« Les fainéants, les filous et les chochottes que l'on a envoyés dans le Yucatan, n'ont pas été consignés dans les bataillons de l'Armée qui opèrent dans la campagne contre les indigènes mayas, mais aux œuvres publiques parmi les populations conquises à l'ennemi commun de la civilisation. »

— El Popular, 25 novembre 1901

Le , il y eut encore une descente de police dans un local de lesbiennes à Santa María, mais l'affaire eut moins d'échos dans la société.

Le nombre 41 ou 42 en est venu à faire partie de la culture populaire mexicaine pour faire référence aux homosexuels, et dans le cas de 42 aux homosexuels passifs. Les faits et les nombres furent amplifiés dans la presse, mais aussi à travers les gravures, les satires, les pièces de théâtre, la littérature, la peinture et même jusqu'aux jours de la télévision, comme le montre la telenovela historique El vuelo del águila (es) diffusée par Televisa en 1994. En 1906, Eduardo A. Castrejón publia le livre Les quarante et un. Roman critico-social. Les célèbres gravures de José Guadalupe Posada accompagnèrent la publication de plusieurs poèmes :

 

Feuille détachée de journal publiée en 1901 au lendemain du Bal des 41.

« Hace aún muy pocos días
Que en la calle de la Paz,
Los gendarmes atisbaron
Un gran baile singular.
Cuarenta y un lagartijos
Disfrazados la mitad
De simpáticas muchachas
Bailaban como el que más.
La otra mitad con su traje,
Es decir de masculinos,
Gozaban al estrechar
A los famosos jotitos.
Vestidos de raso y seda
Al último figurín,
Con pelucas bien peinadas
Y moviéndose con chic.
 »

— Anónimo

« Il y a encore peu de jours
Dans la rue de la Paix,
Les gendarmes avisèrent
Un grand bal singulier.
Quarante et un gommeux
Déguisés de moitié
En sympathiques jeunes filles
Dansaient comme personne.
L'autre moitié dans son habit,
C'est-à-dire les masculins,
Jouissaient de serrer dans leurs bras
Les fameuses petites tantouzes.
Vêtus de satin et de soie
à la dernière mode,
Avec des perruques bien peignées
Et se mouvant avec chic. »

Anonyme

L'affaire alla si loin que depuis lors le nombre 41 est tabou, comme l'indique l'essayiste Francisco L. Urquizo :

« Au Mexique, le numéro 41 n'a aucune valeur et il est offensant pour les Mexicains […] L'influence de cette tradition est telle que même dans les affaires officielles, on passe sous silence le numéro 41. Il n'y a dans l'armée ni division, régiment ou bataillon qui porte le numéro 41. Ils arrivent jusqu'au 40 et de là ils passent au 42. Il n'y a pas d'état du personnel avec la ligne 41. Dans les nomenclatures municipales, il n'y a pas de maisons qui portent le numéro 41. Personne ne fête ses 41 ans, de 40 ans on passe à 42. Pas une automobile ne porte une plaque avec 41, et aucun policier ou agent n'accepte ce nombre. »

— Francisco L. Urquizo

Le précédent qu'a constitué le Bal des 41 a été utilisé depuis ce moment pour mener encore plus de descentes continuelles, de chantage policier, de tortures, de passages à tabac, d'emprisonnements et de peine aux îles Tres Marias, avec la simple mention qu'il s'agit d'une « attaque à la morale et aux bonnes mœurs ».

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