Le Pérou est l'un des pays d'Amérique latine qui n'a pas encore réglementé l'égalité de mariage ou d'union civile entre personnes du même sexe
Le Pérou est actuellement l'un des pays d'Amérique latine avec moins de respect pour les homosexuels. La mobilisation des citoyens et des organisations des droits de l'homme a fait progresser la situation du collectif LGBTI dans différentes parties du monde.

Une décision de la Cour interaméricaine des droits de l'hommei exhorte ses membres à reconnaître le mariage gay et marque une évolution majeure en Amérique latine, une région où les inégalités sont criantes pour la communautés LGBT. L'État du Pérou ne reconnaît pas par contre légalement les couples composés de personnes du même sexe.
Cela comprend le droit à l'adoption, l'accès à la santé des conjoints et à la pension de réversion en cas de décès.Pour reconnaître les unions affectives dans le pays, il existe deux figures juridiques, le mariage et le concubinage, appelés union de fait. Divers projets de loi ont proposé une nouvelle figure juridique appelée union civile, puisque la Constitution politique définit l'union de facto comme l'union stable d'un homme et d'une femme.
La législation actuelle sur l'adoption au Pérou n'empêche pas explicitement les personnes homosexuelles d'être célibataires d'adopter, cependant, les couples de même sexe ne peuvent pas demander conjointement le processus d'adoption.
Un tiers des pays du monde criminalisent les relations sexuelles consensuelles entre personnes de même sexe. Dans neuf d'entre eux, la peine peut être la mort. Face à cela, le mariage égalitaire existe dans un peu plus de 20 États. L'Argentine a été le premier pays du continent latino-américain à reconnaître le droit au mariage aux couples homosexuels, en 2010. Elle est devenue le dixième pays au monde à le faire. Le Brésil et l'Uruguay ont suivi leurs traces en 2013. Les progrès ont été multiples au cours de ces années. Il y a encore quelques années, la diversité sexuelle était considérée comme un sujet tabou dans la société péruvienne, décrite comme conservatrice depuis l'époque de la Colonisation.
La communauté LGBTQI péruvienne est sortie de l'ombre ces dernières années pour défendre ses droits mais doit toutefois affronter le rejet d'une société profondément chrétienne ancrée dans ses valeurs rétrogrades où l'homosexualité reste un sujet tabou.
Depuis 2004, la discrimination en fonction de l'orientation sexuelle est passible de poursuites. Cette revendication est portée par le Front pour le droit à la différence (en espagnol : Frente por el Derecho a Ser Diferente, abrégé en FREDIF), réunissant des organisations de défense des droits des personnes LGBT.
Contrairement à d'autres pays d'Amérique latine, le Pérou ne dispose pas de normes juridiques autorisant l'union civile, le mariage homosexuel ou encore le changement de sexe légal, bien que la Cour constitutionnelle ait reconnu par sa jurisprudence que ce dernier est possible.
Les unions homosexuelles, malgré de nombreuses tentatives pour les légaliser, n'ont pas encore été officiellement reconnues. Une majorité franchement en baisse exprime toujours son rejet de la mise en œuvre de l'union civile ou du mariage égal, en raison de l'absence chronique d'éducation sexuelle, du manque d'information et de l'influence des institutions religieuses et des organisations conservatrices à des fins politiques dans les couches populaires.
En novembre 2016, la Cour constitutionnelle du Pérou a déterminé que la transsexualité ne devait pas être considérée comme une pathologie et a reconnu le droit à l'identité de genre en indiquant que "la réalité biologique ne devrait pas être le seul élément déterminant pour l'attribution du sexe, et que nous devons prendre en compte les réalités sociales, culturelles et interpersonnelles que la personne elle-même éprouve au cours de son existence. En outre, il établit que les demandes de changement de nom et de sexe dans les documents d'identité des personnes transgenres doivent être traitées devant la justice, selon un processus très sommaire.
Depuis janvier 2017, le décret législatif 1323 est en vigueur, qui inclut l'orientation sexuelle et l'identité de genre en tant que catégories protégées contre la discrimination, ainsi que de les intégrer comme facteurs aggravants dans les crimes contre les personnes LGBT.
